mercredi 10 septembre 2008

Puissance



Le boxeur se lève doucement. Il a un goût de sang sur la langue. C'est comme s'il voulait couper la chair avec un rasoir. C'est comme s'il voulait chanter. Il entend un echo, un coeur qui bat comme un tambour, et un choeur d'église violent. Il veut mettre son poing et sa force dans les cristaux colorés qui lui font face. Il veut déchirer des livres, brûler un cahier peut-être...
Il aimerait aller au cinéma, et se lever au milieu du film, haut sur son siège, au centre de la salle, sous le projecteur, et crier. Crier pour la douceur cachée dans ceux de la salle, pour la douleur et la violence du chant d'église, pour les tambours qu'il a en lui. Il aimerait dire qu'il doit y avoir quelque chose de plus fort, plus fort, plus FORT que la FORCE elle-même. Une PUISSANCE en chacun de nous, qui s'envole parfois sans prévenir.
Ce jour là, ce moment là, ce Parfois là, on peut prendre un outil et graver la vie dans la pierre ou dans le sang. Ceux qui choisissent le sang vivent le moment ; ceux qui choisissent la pierre écrivent le monde en cherchant l'impossible immortalité. Mais la pierre, parfois, est un feu, et le sang parfois du bois : la destruction triomphe toujours. Mais qu'est ce que TOUJOURS et que JAMAIS s'il n'existe pas d'éternel ? Qu'est ce que l'éternité s'il n'y a pas d'absolu ?
Je crois qu'il ne reste qu'à se lever et à agir, comme tous ceux qui choisissent la normalité. Mais pourquoi agir alors ? Et dans quelle voie peut-on


VIVRE ?


---
On peut supposer que je n'étais pas très en forme le soir où j'ai écrit ça, le 26 juillet.

Bonne nuit
Nicolas

photo : British Museum, London, the 22nd of July...

Aucun commentaire: