lundi 6 octobre 2008

Y a comme un flou dans le temps


Bonsoir.

Nous revoilà en noir et blanc. Nous revoilà à traîner sur internet en écoutant une musique entrainante, nostalgique. Et voilà le truc avec les musiques nostalgiques : elles fonctionnent.
On nostalgise, on regarde des photos, on revoit la vie en noir et blanc.
Bah oui, parce que le passé, c'est bien.
C'est mieux, dans les soirées nostalgiques et rabattues sur soi.

Alors en se fatigant les yeux, comme toujours, sur l' écran, on pense à l'autre nostalgie.
Celle qu'on imagine encore plus malheureuse.
Elle qui était si riante...

Et nous revoilà sur les grosses racines des arbres de l'école.
Et nous revoilà à avaler notre goûter.
Et nous revoilà les maîtres du quartier tout entier.

Courant, criant, jouant, la liberté !
La liberté d'être enfant, tant qu'on y arrive.
Tant qu'on peut le rester.

Mais il n'y a pas de héros, en vérité...
Pas d'hommes superieurs aux cailloux, pas de femmes plus mysterieuses que chaque être, chaque pierre.
Pas de nuage dépassé par l'inflexible volonté.

Alors comment fait-on pour rêver si vrai, comment fait-on pour ne rien réaliser ?
Comment juste imaginer ?
Comme avant, comme enfants...
Il n'y a que ces génies qui ont évité le point de chute et qui sont restés en altitude, pas inquiétés.

Mais la légèreté tient bon.
Malgré tous ces rêves en noir et blanc pastel, malgré le vent qui file, le temps qui fait oublier le paysage... Le temps qui endort le paysage à souhait !

Asseyez-vous sur le quai, regardez juste le train. Imaginez la vie, la mort, pleurez si nécessaire, mais juste comment rêver ensemble?

Comment retrouver un objet lâché par inadvertance, pendant qu'on nous distrayait gentiment... Comment rester si généreux et comment accepter d'être, seul, resté heureux ?


Et puis oublier de se prendre au serieux, oublier les grands discours, oublier d'écrire des conneries, de faire des anaphores. Et voilà, comment tout (mais un tout très proche de rien) gâcher ?
Il faut écrire une chanson pour tout faire passer dans les violons, dans les ondes analogiques numérisées, dans les bons moments sans poésie, et comment je pourrais n'écrire que des articles heureux ? Ca serait difficile, la vie est un peu trop facile, et puis par moments on préfère faire semblant d'être très malheureux. On finit pas se dire qu'on regrette vraiment l'enfance, tu comprends. Alors on écrit tout ça, d'un trait. Après, je publie. Après, je le cache, parce que j'ai honte. Rapidement je reformule les passages vraiment foirés, je republie, je redépublie... Quelle maléfique et manigancieuse machination !
Rapidement mais en rêvassant...



Il y a des soirs où il ne fait plus trop froid.
Il y a des soirs où tout est compliqué, car l'urgence ne se fait pas sentir.
Les soirs sans alerte sont difficiles.

Bonne nuit et surtout pas de nostalgie...
Nicolas

Photos de la nuit blanche du 4 octobre 2008 à Paris.

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